Arnaud Faure : « D’avoir pu écouter Pierrick sur son projet, sur ce qu’il veut mettre en place à moyen et long terme, ainsi que son enthousiasme par rapport à l’équipe, montre que nous avons la même vision des choses. Il m’a fait prendre conscience que c’était à Anglet que je devais signer »

Finaliste des deux récentes éditons de la Coupe de France sous les couleurs de Gap, le défenseur français, Arnaud Faure, a décidé de troquer les montagnes afin de rejoindre l’océan et l’Hormadi à partir du mois d’août prochain. Entretien exclusif avec notre numéro 6, qui nous en dit un peu plus sur lui à l’approche de la nouvelle saison.

Après des passages en Isère à Grenoble, dans les Vosges à Épinal puis dans la Maine-et-Loire à Angers, et enfin lors des quatre dernières saisons dans les Hautes-Alpes sous les couleurs de Gap, cela te fait déjà, à 27 ans seulement, un beau pedigree. Quel est ton secret pour réussir à t’imposer de la sorte au sein des grosses écuries du championnat ?

Arnaud Faure : « Il n’y a pas vraiment de secret, il suffit de travailler, d’être appliqué et surtout d’être assidu dans l’équipe, avoir une bonne relation avec tous les gars c’est important. C’est toujours ce que l’on m’a inculqué, et c’est d’ailleurs ce qu’on souhaite mettre en place cette saison avec Pierrick (Rézard), Mathieu (Cyr) et toute l’équipe. Après c’est sûr, ça fait pas mal de bons clubs, j’ai eu la chance de jouer deux ans à Grenoble, mon club formateur, je suis ensuite parti découvrir d’autres horizons. Mais ce sont surtout les quatre dernières saisons à Gap qui ont été les plus constructives pour moi, j’ai énormément progressé, j’ai eu plus de responsabilités, ça m’a permis d’évoluer et de devenir le défenseur que je suis maintenant ».

Tu sors justement de deux belles saisons sous le maillot des Rapaces de Gap, avec au tableau, deux finales de Coupe de France consécutives, malheureusement perdues, quels enseignements tires-tu de ces deux magnifiques parcours en tant que joueur et humainement ?

Arnaud Faure : « Oui on a eu la chance de jouer ces deux dernières finales, cette année en 2023, et celle d’avant en 2022, avec malheureusement un dénouement assez cruel à chaque fois, surtout face à Grenoble cette année, ça était plus difficile à digérer. Mais ce sont des expériences incroyables, avec des parcours extraordinaires, des tours préliminaires à la finale. Et puis le Graal de fouler la glace de Bercy, devant une Accor Arena pleine en finale, c’est peut-être quelque chose que l’on vit qu’une seule fois dans sa carrière. Forcément, c’est mieux de la gagner, mais on ne peut pas tout contrôler. Humainement, ce sont des moments qui soudent encore plus un groupe, ça restera gravé à jamais dans ma mémoire ».

Vas-tu justement apporter ce savoir-faire à l’équipe la saison prochaine, que tu as pu acquérir à travers ses différentes expériences ?

Arnaud Faure : « Oui c’est le but, c’est un luxe d’avoir une certaine expérience, on devient de moins en moins jeune. D’autant plus qu’au vu du recrutement, avec des joueurs universitaires qui vont connaître leur première expérience en Europe, les plus anciens et moi, nous serons là pour faire le lien et partager notre savoir-faire avec eux. Cela fait partie du processus mis en place avec Pierrick ».

Tu as décidé de rejoindre les rangs de l’Hormadi pour le prochain exercice, pourquoi ce choix et comment s’est concrétisée ta signature au club ?

Arnaud Faure : « J’en avais déjà discuté, je souhaitais après Gap, m’orienter vers un club avec une philosophie similaire. J’étais en discussion avec plusieurs clubs, mais j’ai eu Pierrick très rapidement, et puis le fait de l’avoir eu en assistant coach à Gap à l’époque, ça a accéléré ma décision. D’avoir pu l’écouter sur son projet, sur ce qu’il veut mettre en place à moyen et long terme, et également son enthousiasme par rapport à l’équipe ainsi que mon ajout au groupe, nos échanges étaient très intéressants et constructifs. Il m’a fait prendre conscience que c’était à Anglet que je devais signer, afin d’apporter mon jeu, mon expérience, ma bonne humeur au quotidien. On veut mettre ça en place avec Pierrick, se baser sur un groupe soudé, une cohésion d’équipe au coeur du projet, nous avons la même vision des choses. J’ai eu ensuite Xavier (Daramy), on a de suite trouver un terrain d’entente, c’est un beau défi qui m’attend et j’en suis très satisfait. »

Quel est ton programme quotidien actuellement, ta préparation physique bat son plein ?

Arnaud Faure : « Actuellement oui. Tous les jours, Flo (Neyens) m’envoie un programme physique par mail, bien détaillé et très bien fait, qui justement explique parfaitement les exercices. Donc ouais, on est en plein dedans là, c’est super, il y a une approche différente de ce que j’ai pu connaître comme préparation physique auparavant. Il y a moins de barres, beaucoup plus d’explosivité et d’élastique, je découvre donc un nouveau fonctionnement, c’est super intéressant ».

Toi qui es né et formé à Grenoble, connais-tu certains gars de l’équipe actuelle ?

Arnaud Faure : « Oui je connais pas mal de gars à Anglet. Tout d’abord, je connais très bien Mathieu (Pons) depuis extrêmement longtemps, on a fait toutes nos gammes chez les jeunes de U très petit (rires) jusqu’en professionnel, avant qu’il ne parte à Anglet. Je connais aussi Arross (Nicolas Arrossamena) avec qui j’ai joué à Épinal. Je connais bien Mo (Maurin Bouvet) et Kaza (Fabien Kazarine), on a joué tous les trois en Équipe de France, on s’entend très bien. Évidemment, je connais très bien Victor (Ranger), car nous sommes dans la même école située sur Grenoble, et puis nous avons évolué ensemble à Gap en 2020 ».

On te place dans la catégorie des défenseurs purs et propres sur la glace, comment décrirais-tu ton style de jeu pour ceux qui ne te connaissent pas ?

Arnaud Faure : « Je suis plutôt un défenseur défensif, bon en désavantage numérique notamment, c’est mon rôle et c’est ce que j’aime faire aussi. Je ne fais pas trop de vague, on ne me voit pas trop durant les matchs, c’est plutôt de la rigueur défensive et de la simplicité bien exécuter. Certes, ça va moins crever l’écran qu’un défenseur offensif qui mettra plus de points, mais c’est tout aussi important d’assumer ce rôle défensif et de faire partie de cet équilibre derrière. Mon but est de continuer de développer mes forces, et de travailler sur les points qui ne sont pas innés pour moi afin de passer des paliers avec Anglet et devenir encore plus complet. »

Les affrontements face à Gap ont souvent été accrochés à Anglet, si on met de côté la première journée la saison dernière, est-ce difficile de venir jouer à la Barre ?

Arnaud Faure : « Oui ça a toujours été difficile de jouer à Anglet, peu importent les équipes d’ailleurs, ce sont des matchs toujours complexes à aborder mentalement et physiquement. On sait que ça va être un gros combat, que ça frappe fort, puis le fait que ce soit une petite glace fait que ça diminue le temps et l’espace, on a toujours quelqu’un sur le dos. Ça me fait d’ailleurs penser un peu à l’ancienne patinoire d’Angers, celle du Haras, c’était toujours compliqué et redouté d’y jouer. Voilà, ce sera notre mission avec les gars, de ne jamais rendre la tâche facile aux équipes adverses à la Barre devant nos supporteurs. Je pense d’ailleurs, que ce sera encore plus difficile de venir jouer à la Barre la saison prochaine, car on sera présent physiquement, on ne lâchera pas le morceau jusqu’au bout ».

Tu as donc déjà pu découvrir le coin, quels sont tes souvenirs de tes rapides passages au Pays Basque ?

Arnaud Faure : « Je n’ai pas tant de souvenirs que ça hormis la patinoire et ses alentours, mais ce sera l’occasion de découvrir cette magnifique région et de constater la qualité de vie, qui est incroyable, j’en suis convaincu. J’ai que des échos positifs, sur l’hospitalité, la convivialité, cette chaleur humaine et l’ambiance. Peut-être un peu moins sur le temps qui change du tout au tout (rires), mais c’est logique nous sommes en bord d’océan. »

On te surnomme apparemment « la barre de fer », peux-tu nous expliquer pourquoi ?

Arnaud Faure : « Celle-là, il faudra demander à Victor (Ranger), il s’est mis ça dans la tête tout seul (rires). »

On va parler d’objectifs pour la saison prochaine, quels sont les tiens d’un point de vue individuel, tes axes d’amélioration ainsi que tes ambitions collectives ?

Arnaud Faure : « Je vais commencer par parler d’objectifs collectifs, on ne va pas se le cacher, c’est de disputer les play-offs forcément, rentrer dans le top 8. Alors, est-ce que le top 8 est atteignable ? Oui bien entendu. Est-ce qu’on ne pourrait pas aller gratter au-dessus ? On peut toujours, je trouve que le recrutement est de qualité, même très bon. Mais ne nous enflammons pas, construisons d’abord un noyau solide, qui nous servira sur le long terme et autour duquel il faudra bâtir. Et puis je vais rajouter, pourquoi pas un beau parcours de Coupe de France, qui sait, ce serait formidable. Après individuellement parlant, faire une saison solide défensivement, continuer de me développer dans d’autres secteurs du jeu. Mettre des points, ce n’est pas mon rôle, juste se présenter à chaque match avec la manière, le reste c’est du bonus. »

Pour finir, as-tu quelques mots pour nos supporteurs alors que la saison approche à grands pas ?

Arnaud Faure : « Je suis très heureux de rejoindre les rangs de l’Hormadi, j’ai vraiment hâte que la saison démarre et de pouvoir vous rencontrer et discuter avec vous. Que l’on fasse trembler le chaudron de la Barre tout au long de l’année afin d’attaquer au mieux les moments importants. »

Recueilli par Matthieu Lalanne et Anaïs Domengie…